Théories et hypothèses soutenues, et pesticides
 
 
Les oestrogènes: 
 
L'endométriose est une maladie qui est dépendante des œstrogènes ( les oestrogènes activent, entretiennent , nourrissent ). 
Dans des modèles expérimentaux, les estrogènes maintiennent l'endométriose. La thérapie médicale est souvent visée à abaisser les niveaux d’œstrogène pour contrôler la maladie. En outre, les recherches actuelles sur l'aromatase, une enzyme synthétisant l’oestrogène, ont fourni la preuve quant à pourquoi et comment la maladie persiste après la ménopause et une hystérectomie.
 
La Théorie du reflux:
 
L'hypothèse de Sampson suggère que ce sont des reflux de sang qui sont à l'origine de l'endométriose. En effet, lors des menstruations, le sang menstruel peut ne pas totalement s'écouler par le vagin et une partie de ce sang peut refluer vers les trompes et inonder la cavité péritonéale. 
Ce sang est naturellement composé de cellules endométriales vivantes qui peuvent s'infiltrer dans le tissu péritonéal (un peu comme une cellule cancéreuse) en utilisant diverses enzymes (MMPs ou métalloprotéinases de la matrice). 
Différents éléments appuient cette hypothèse, le fait de trouver du sang dans le cul-de-sac de Douglas lors de menstruations à la laparoscopie, le fait que l'on détecte des cellules endométriales dans le liquide de dialysat péritonéal chez les femmes en dialyse péritonéale… 
Alors que la plupart des femmes peuvent avoir certains flux menstruel rétrograde, généralement leur système immunitaire est capable d'effacer les débris et empêcher l'implantation et la croissance des cellules . 
Cependant, chez certaines femmes, cela ne se passe pas ainsi. Des facteurs qui pourraient pousser les tissus à croître chez certaines femmes, mais pas chez d'autres doivent être étudiés. On peut prétendre que la présence ininterrompue de menstruations régulières mois après mois, pendant des décennies est un phénomène moderne. 
La théorie de Sampson n'est certainement pas capable d'expliquer toutes les instances de la maladie, et donc,  il a besoin de facteurs supplémentaires tels que les différences génétiques ou immunitaires pour tenir compte du fait, que beaucoup de femmes, avec les menstruations rétrograde, n'ont pas d'endométriose. 
En outre, au moins une étude a constaté que les lésions endometriosiques sont biochimique, très différentes du tissu ectopique transplanté, ce qui jette un doute sur la théorie de Sampson.
 
La Théorie métaplasique : 
 
La seconde hypothèse est le fait que le péritoine qui recouvre les organes présents dans la cavité abdominale dériverait d'un tissu embryologique appelé cœlomique et posséderait une pluripotentialité. 
En effet, ce tissu aurait la capacité de se transformer, de suivre une transformation métaplasique en d'autres tissus, comme du tissu endométrial. 
 
La Théorie de la métastase : 
 
La dernière hypothèse évoquée est la théorie de la transplantation ou de l'induction. Elle suggère que lors des menstruations, les différents vaisseaux (artérioles spiralées, vaisseaux lymphatiques,...) aspirent des cellules endométriales dans la circulation systémique et permet de ce fait l'essaimage dans tout l'organisme. Elle explique les différentes localisations que la maladie peut avoir.
Aucune théorie ne pouvant expliquer à elle seule toutes les localisations, il est probable que ces trois mécanismes puissent jouer de façon conjointe
 
Les 3 facteurs importants qui jouent un rôle sont :
  • la présence d'un reflux de sang menstruel dans la cavité péritonéale 
  • la présence de macrophages inefficaces, immuno-incompétents ou dépassés par les quantités à résorber 
  • le fait d'être réglée, donc d'avoir des règles.
 
 
Hypothèses étiologiques 
 
L’hypothèse auto-immunitaire : Malgré la mise en évidence de nombreuses anomalies du système immunitaires (TNF, Interleukines …) il n’a jamais été retrouvé d’anticorps spécifiques de l’endométriose ni aucune relation avec une grande pathologie immunitaire connue (maladie d’Hashimoto, polyarthrite rhumatoïde, syndrome anti-phospholipides…). Finalement même si il existe des anomalies dans l’immunité locale, rien ne permet de dire s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence. 
 
L’hypothèse toxique : L’hypothèse que des produits chimiques toxiques est séduisante. Les dioxines ont été accusées avec certains arguments. 
 
L’hypothèse environnementale : Dans le même ordre d’idée, des hypothèses ont envisagées comme le rôle de l’alimentation ou d’autres exposition à des produits polluants ou autres. Rien n’a jamais pu être étayé. Tout au plus peut-on affirmer que la pilule contraceptive n’est pas une cause de l’endométriose mais qu'elle ne protège pas non plus de sa survenue et de son développement à long terme. 
 
L’hypothèse infectieuse : Bien que jamais prouvée l’étiologie infectieuse reste plausible plutôt sur le versant viral ou prion. 
 
L’hypothèse génétique : L’hypothèse génétique est envisagée depuis de nombreuses années. De nombreuses publications ont mis en évidence des variants génétiques plus fréquent en cas d'endométriose qu'en l'absence. 
Par exemple,en 2012, une équipe de la Yale University a mis en évidence une mutation sur le gène Kras (gène stimulant la croissance et la prolifération tissulaire) au niveau des let-7 ; cette mutation est retrouvée chez 31 % des femmes suivies pour endométriose alors qu'elle n'est retrouvée que chez 5 % des femmes dans la population générale. Mais il ne s'agit là que d'une publication supplémentaire qui vient se rajouter à une centaine d'autres du même type qui montrent une relation entre des variantes génétiques et des perturbations biologiques retrouvées dans les lésions d’endométriose. 
Tout cela suggère que certains variants génétiques jouent un rôle facilitateur ou inhibiteur à l'installation de l'endométriose, mais sûrement pas que l'endométriose est une maladie génétique.
 
Etude phénotypique des cellules endométriosiques profondes :
 
 
Parlons de Dioxine : 
 
L'exposition à la dioxine et aux composés apparentés représente un facteur de risque d'endométriose, ce que démontre une étude belge. 
Un rôle des perturbateurs endocriniens comme les dioxines ou les polybiphényles chlorés (PCB) apparentés aux dioxines a été suggéré. 
Jean-François Heilier de l'Université catholique de Louvain à Bruxelles et ses collègues ont examiné ce rôle auprès de 50 patientes souffrant d'endométriose et de 21 contrôles.
En 1999, Osamu Tsutsumi, professeur de gynécologie à l’hôpital universitaire de Tokyo, au Japon, a mené des tests sur les effets de la dioxine sur le système reproductif humain, qui ont montré que les femmes testées atteinte d’endométriose présentaient des niveaux élevés de dioxine dans le corps.
En plus du cancer et de l’endométriose, les perturbations de la croissance, des enzymes et des hormones causées par l’exposition à la dioxine ont été associées à : des anomalies congénitales,  l’incapacité à porter une grossesse à terme,  la diminution de la fertilité,  la réduction du nombre de spermatozoïdes,  l’installation du diabète,  des troubles de l’apprentissage,  l’altération du système immunitaire,  des problèmes pulmonaires, des maladies de la peau, la réduction du niveau de testostérone.
 
Une étude intéressante à lire : www.emcom.ca/summaries/eskenazifr.shtml
 
 
Parlons des Organochlorés : 
 
Les pesticides organochlorés pourraient favoriser l’endométriose, selon une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP).( ehp.niehs.nih.gov/wp-content/uploads/121/11/ehp.1306648.pdf )
 
Différentes études épidémiologiques ont révélé un lien entre les pesticides organochlorés et les pathologies hormono-dépendantes. 
Il est bon de savoir qu’ils sont capables d'imiter l'œstrogène et provoquent une augmentation du taux d'œstrogène dans l'organisme.
 
Des chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle, ont publié les résultats de leur étude dans le Environmental Health Perspectives, une revue de l’Institut national de l’environnement Sciences (NIEHS).Il en ressort que les pesticides augmenteraient le risque de l’endométriose à 30-70%. Il est à retenir de leur étude, que les produits chimiques persistants dans l’environnement, y compris ceux utilisés dans le passé, peuvent affecter la santé de la génération actuelle de femmes en âge de procréer en ce qui concerne une maladie provoqués par les hormones.
Ces chercheurs soulignent de même que d’autres études en laboratoire de tissus humains, ont montré des pesticides organochlorés aux  propriétés œstrogéniques et à effets néfastes sur la reproduction, peuvent altérer l’utérus, les ovaires et la production d’hormones.